Confrontés à une pénurie de main d’œuvre de plus en plus criante, de nombreux pays développés tentent d’assouplir et de faciliter l’emploi des jeunes de moins de 16 ans. Après le Québec, qui a adapté sa législation depuis quelques années afin d’autoriser le travail des enfants dès 14 ans et sous certaines conditions, les Etats-Unis envisagent de modifier la loi de 1938, le Fair Labor Standards Act, qui limite la durée du travail des enfants et la nature des tâches qui peuvent leur être demandées. En effet, plus de 2 millions de candidats manquent à l’appel afin de satisfaire les besoins en main d’œuvre de la 1ère puissance économique mondiale (Sources : The Guardian 31.03.2023 / Le Monde 27.06.2023)

Cette tendance au recours à l’embauche des enfants, que l’on voit se développer également en Italie ou encore en Australie, inquiète jusque dans les rangs de l’Organisation Internationale du Travail qui recense jusqu’à 160 millions de filles et de garçons travaillant dans le monde. Le déficit démographique structurel auquel font face les pays développés et la pénurie de main d’œuvre y attachée, engendrent donc des effets pervers sur les enfants. Le recours à l’immigration professionnelle choisie s’annonce donc être le premier rempart à la marchandisation de la jeunesse.